Une étude récente menée par l’Institut Paris Région (IPR) montre que la région Ile-de-France a vu sa production de logements neufs augmenter de manière significative au cours de la dernière décennie, passant de 420 000 à 660 000 mises en chantier entre 2011 et 2020. Cependant, malgré cette croissance, la surface moyenne des logements neufs a diminué de 9 mètres carrés. Cette évolution s’explique en grande partie par l’érosion du pouvoir d’achat immobilier des ménages.
Le nombre de résidences pour étudiants et personnes âgées a également augmenté considérablement, atteignant une multiplication par 2,5 au cours de la dernière décennie. En revanche, la construction de maisons a connu un recul de 9%, tandis que celle d’appartements a explosé avec une augmentation de 78%.
En ce qui concerne les départements bâtisseurs, la Seine-Saint-Denis arrive en tête, avec une croissance de 79% des mises en chantier dans la petite couronne autour de Paris, tandis que la grande couronne (Yvelines, Val d’Oise, Seine-et-Marne, Essonne) est portée par la nécessité de réaménager des quartiers datant des années 1960 et 1970 ainsi que par de grands projets tels que Saclay.
Il est également intéressant de noter que la consommation foncière a diminué, passant de 1 075 hectares entre 2001 et 2005 à 765 hectares par an pour la production de logements neufs. Cette tendance s’explique en grande partie par une part majoritaire d’opérations de renouvellement urbain et de changements d’usage du sol vers le logement.
Cependant, l’étude a également mis en évidence des problèmes dans la production de logements sociaux. Bien que 20 700 logements sociaux aient été produits entre 2011 et 2020, cela reste en dessous de l’objectif de 32 000 fixé par la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), alors que la région Ile-de-France concentre 10% de la population française mal-logée. Les raisons de cet échec comprennent la dépendance croissante de la production sociale à l’égard du secteur privé, avec une offre sociale minoritaire au sein des programmes, ainsi qu’une offre neuve plus onéreuse que le parc social existant.
Enfin, l’étude a souligné que le développement du télétravail avait entraîné une « captation de logements par de nouveaux usages » tels que les résidences secondaires, les locations saisonnières ou les pieds-à-terre, freinant ainsi l’augmentation du parc occupé.
Pour conclure, cette étude met en lumière l’évolution du marché de l’immobilier neuf en Ile-de-France, marquée par une croissance significative des mises en chantier, mais également par une diminution de la surface moyenne des logements neufs et des défis dans la production de logements sociaux.